Vincent Perier quartet au Pères Peinards à St-Etienne

Vincent Perier quartet au Pères Peinards à St-Etienne

Le quartet: Vincent Périer au sax ténor et à la clarinette, Rémi Ploton au piano, Brice Berrerd à la contrebasse et Yvan Oukrid à la batterie.
Le programme est un mélange de standards et de compositions de Vincent Périer.
Pour avoir une idée du son et du jeu de Vincent Périer, il faut imaginer un musicien qui aurait assimilé ce qui s’est fait de Charlie Parker et Trane à nos jours (en passant par Wayne Shorter à qui une de ses compositions est dédiée) et qui aborde le jazz avec la décontraction d’un Lester Young. Vous aurez alors une vague idée, parce que, ce qu’il tire de son ténor n’appartient vraiment qu’à lui.
Tout au long de la soirée il a su nous faire partager des émotions variés à travers un programme qui comprend quelques standards comme « Sweet Georgia Brown » qui ouvrait le concert ou « Lover come back to me » et une version toute personnelle de « Au bois de mon cœur » de Brassens.
Les autres morceaux sont ses propres compositions parmi lesquelles « Madrigal » ou « 400 000 bornes » sont à retenir.
A ses côtés on trouve une section rythmique où la contrebasse s’est parfaitement intégrée au couple de base piano batterie. Ces deux musiciens se connaissent, bien, et s’estiment, ils ont beaucoup de plaisir à jouer ensemble et cela se sent dans la forte cohésion qu’ils apportent au groupe.
Rémi Ploton, pianiste sensible et enthousiaste, fait passer des impressions de toutes natures à travers un jeu qui va du grave à l’aérien sans que jamais la technique ne prenne le pas sur l’émotion.
Yvan Oukrid, musicien inspiré, intègre la batterie comme un instrument mélodique à la polyphonie du groupe. Il utilise à merveille les variations du grave à l’aigu en fonction de la mélodie, développant un jeu d’une grande complexité. Le rythme n’est jamais marqué de façon ostentatoire, sauf lorsqu’il faut ramener tout le monde à la raison. Et pourtant ce rythme autour duquel il tourne en permanence, on l’entend, très bien, comme en creux. Ses chorus sont des instants de grâce. Actuellement pour ce musicien on parlera de groove, autrefois on aurait dit du swing, en d’autre langue on dira qu’il a du duende, je préfère, c’est plus près de la magie.

Jazz-Rhône-Alpes.com, newsletter n°204, lundi 15 mars 2010.